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Fouad Bencheman Content Manager chez Biggerband
Par : Fouad Bencheman
Journaliste et Content Manager chez Biggerband

Le télétravail ne s’improvise pas, il se vit !

Le télétravail se mange actuellement à toutes les sauces médiatiques, confinement oblige. Comme si cette pratique ne devait être qu’une mode en cas de conjoncture exceptionnelle. En tant qu’adepte du télétravail depuis toujours, BiggerBand prend sa plume pour vous inspirer et voir plus loin que le bout de votre bureau.

Il suffit d’un rapide tour sur « Google Trends » pour se rendre compte que c’est actuellement la star des moteurs de recherches. Et d’un autre, tout aussi succinct, sur « Google Actualités » pour s’apercevoir qu’il est sous le feu des projecteurs. Depuis le 12 mars dernier, et un certain « stade 3 », des millions de salariés sont désormais priés, par de sages mesures de précaution et de prudence, de travailler depuis leur domicile. Certains étaient déjà habitués à cette forme de travail, d’autres la découvrent complètement.

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En parcourant l’ensemble des récentes analyses médiatiques, parfois approfondies et d’autres fois clairement vagues, une chose semble faire l’unanimité. Le télétravail, « c’est bieng »Bénéfices pour les salariés, pour les entreprises, pour les clients comme pour la société toute entière, les avantages du « home office », dans le langage « startuper », seraient nombreux. Est-ce pour autant une formidable découverte ? Pas vraiment puisque la définition même du télétravail et ses raisons d’être ont fortement évoluées depuis les années 70. Si ce type d’organisation ne date pas d’hier, est-il pour autant adapté à toutes les structures et à tous les secteurs ? Chez Biggerband, on vit à l'heure du digital depuis toujours alors le télétravail ça nous connait. Et si nous le pratiquons depuis des années nous sommes persuadés qu'il n’est pas une fin en soi, mais plutôt un « état d’esprit » en terme de management et de vision business. On vous dit pourquoi !

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Bon déjà, le télétravail n’a pas attendu Internet pour exister :)

Chez BiggerBand, la Culture Digitale, c'est notre truc. Alors si nous devions dater le télétravail au carbone 14, son année de naissance se situerait aux alentours de 1974 (très bonne année dirons certains ^^). À cette époque, le sociologue Alvin Toffler évoquait dans son livre « Le choc du futur » une pratique novatrice, celle de faire migrer son bureau vers son domicile une fois par semaine. Quelques années plus tard dans un article universitaire (« Teleworking: working closer to home »), le chercheur américain Jack Nilles lâchait pour la première fois le terme de « Telework », traduit habilement en français pour l’époque par « télématique »… Une première définition se dessine alors, le « Teleworking » est le fait de réaliser ses missions depuis son domicile pour le compte de son entreprise.

Bon quand même, le télétravail commence véritablement à prendre de l’ampleur au début des années 90 grâce à la généralisation d’Internet, des réseaux d’entreprise et du taux d’équipement croissant en PC domestique. Des premières actions concrètes en entreprise ont pu alors permettre aux chercheurs d’établir les premières frontières sémantiques de cette pratique. Ce fut le cas de l’ancien ministre du Travail (2005-2007) Thierry Breton dans son article « Le télétravail en France : situation actuelle, perspectives de développement et aspects juridiques » paru en 1994. Schématiquement, il retient et hiérarchise deux caractéristiques principales au télétravail. : C’est d’abord une activité qui instaure une distance vis-à-vis des fondements spatio-temporels du travail “classique” et de ses aspects organisationnels et managériales. Pour ensuite être, une activité qui ne pourra se développer sans des outils informatiques et de communication à distance. Cette subordination de l’outil au management est primordiale. Ce n’est pas Internet qui fait le télétravail, mais la volonté d’une entreprise d’établir une rupture partielle de temps, de lieu et d’action dans certaines de ses activités. Le travail ne se définit plus par rapport un endroit ou un horaire, mais par une action, celle de faire.

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« Je télétravaille, donc je suis ! »

Chez BiggerBand, nous sommes de grands adeptes de “fact checking”. Alors quand on lit la plupart des récents articles présent sur « Google Actualités », un détail assourdit rapidement notre réflexion:) Il existe une cacophonie numérique autour du télétravail. Avant le confinement, le ministère du Travail tablait sur 1,8 million de télétravailleurs en France, soit 7 % des salariés. De son côté, une étude de Malakoff Médéric-Humanis avance le chiffre de 5,2 millions de personnes. Encore mieux en 2009, le Centre d’analyse stratégique de Matignon prédisait qu’à l’horizon 2020, 50% (sic) de la population active serait concernée par le télétravail.

50% de la population, vraiment ? Lors d’une interview pour France Culture (décembre 2019), Marc Dumas, professeur en sciences de gestion à l’université de Bretagne Sud (UBS), tentait de nous donner quelques clefs de compréhension. « Les chiffres varient de 3 à 20%, cet écart s’explique par la notion même de télétravail, qui varie au gré des études. Il existe aussi des personnes qui travaillent de manière occasionnelle en télétravail ou une semaine dans l’année et qui sont comptabilisés. » Le télétravail a une définition unique, pourtant sa réalité est plurielle. Sa concrétisation dépend d’un bon nombre de facteurs pour une entreprise : secteurs d’activité, tailles, structures managériales, volontariat… Approfondissons cette idée.

"...la société redécouvre de manière presque forcée les vertus du télétravail"

Dans une tribune co-écrite pour la revue « Métropolitique », l’économiste Alain Rallet nous propose d’aborder le télétravail sous un paradigme nouveau. « Lors des conjonctures particulières (grèves des transports, congestion de la pollution…), la société redécouvre de manière presque forcée les vertus du télétravail. À chaque fois, on promet que le phénomène perdurera ?, puis il reste inévitablement dans les starting-blocks. Or le télétravail a un avenir si : les individus en sont pleinement convaincus, ils créent ainsi une dynamique ; et s’il est conçu comme une forme de gestion de leurs mobilités et de leurs talents plutôt que comme une substitution à leurs déplacements ». En d’autres termes, le télétravail n’est pas une composante d’une culture d’entreprise, il en découle. C’est seulement à cette condition qu’il pourra faire profiter à l’ensemble des parties (salariés, entreprises et clients), l’ensemble de ses bienfaits.

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Nos Bigger’Ideas pour mieux télétravailler

Cela fait maintenant près de dix ans que le télétravail est élevé au rang d’art mystique chez Biggerband. Le télétravail est un état d’esprit, une éthique, mais aussi avec des ambitions créative et business. C’est un peu notre seconde nature puisque nous collaborons déjà toute l'année avec des talents et des clients dans le monde entier. On s’adapte, on jongle entre les fuseaux horaires et on sélectionne les compétences nécessaires en "mondiovision".

Si nous devions dresser un bilan, il serait évidemment positif. Le télétravail améliore la qualité de vie de nos salariés, augmente leur productivité et c’est également un formidable moyen pour s’entourer de multiples talents dans divers domaines. Il nous permet également d’avoir une plus grande souplesse avec nos clients. Précisons tout de suite, pour lever toute confusion, que nous ne faisons pas son éloge de manière transversale et arbitraire. Simplement que dans notre cas, c’est une conséquence logique de notre culture d’entreprise. Notre schéma organisationnel, qui favorise autant que possible les échanges horizontaux, a créé de facto un terreau fertile pour le développement du télétravail dans notre structure. Cette pratique n’est bien-sûr pas adaptée à toutes les structures. Lorsque le télétravail est adopté, il ne doit pas non plus être le simple effet d’une mode ou d’une contrainte. Parfois, il peut avoir des effets également négatifs. 

"10 ans que Biggerband élève le télétravail au rang d'art mystique ..."

C’est un sujet vaste, complexe et intéressant sur lequel nous tenions à prendre la parole. Le télétravail se juge souvent au cas par cas pour les entreprises. Évidemment, nous ne fonctionnons pas exclusivement de cette manière comme peut le faire par exemple la société américaine Buffer. Certaines activités, notamment créatives, nécessitent des travaux de groupes, certains projets engendrent des présences. Nous essayons simplement d’avoir le plus de cordes à notre arc. Vous êtes convaincus par cette réflexion ? Alors voici nos 4 commandements pour « télétravailler » efficacement en temps de confinement, ou pas… Ce ne sont pas les plus orignaux des conseils, mais en tout cas ils ont été longuement expérimentés.

01.— Chez toi, comme au bureau, tu fonctionneras. 


Le conseil le plus évident ! Pour un télétravail réussi, il est primordial de s’aménager, comme au bureau, un espace de travail spécifique. Le canapé, le lit et la baignoire ne sont à ce jour pas recensés dans nos archives comme des lieux de travail. Celui-ci doit pour autant être confortable, décoré de quelques ornements ou photos (pas celles de vos dernières vacances au Cap d’Agde) et fournir tous les éléments nécessaires à un travail efficace comme vos dossiers urgents et votre stylo quatre couleur favori. Tâchez de respecter les mêmes horaires qu’en entreprise et surtout de vous pomponner avant d’ouvrir votre ordinateur. Ces préconisations ne sont pas juste pour faire joli, elles permettent une rupture psychologique qui permet à notre cerveau de relier un espace-temps à une activité et à notre corps de garder un rythme.

De cette manière, vos facultés cognitives et votre motivation seront presque intactes. Il suffit de s’imaginer la scène à l’envers pour s’en persuader. Allongé sur un transat sur une plage luxuriante des Maldives, pensez-vous que votre cerveau soit apte à donner le meilleur de lui-même ?

02.— Utiliser les bons outils numériques, tu t’obligeras.

Dans l’idéal, il faudrait s’être accommodé de ces outils collaboratifs avant la période de télétravail. Chez BiggerBand, confinement ou pas, nos échanges sont autant physiques que virtuels. De nombreuses « channels » sur Slack nous permettent d’être agiles et de communiquer sur l’évolution d’un projet, nos groupes de conversations WhatsApp ou Google Meet rendent possible les interactions sur un lieu de shoot ou de tournage, nos gestionnaires de tâches comme Monday hiérarchisent nos productivités à distance et enfin Google Drive stocke et sécurise l’ensemble de nos créations en cours. Tout est à disposition instantanément, tout est modifiable au besoin. Se barder d’une ribambelle de logiciels simplement pour faire « tech » ne sert pas à grande chose, chaque outil doit s’adapter au contexte particulier d’un projet ou d’un client. L’outil est un support pour vos équipes, pas un manager.

03.— Hiérarchiser les communications, tu t’imposeras.

Dire que l’esprit d’équipe est une notion totalement abstraite en télétravail est une erreur. Les relations entre collaborateurs ne se régissent pas qu’autour d’un lieu spécifique, elles s’articulent au sein de dynamiques, de routines, mais aussi de ruptures. Cela ne tient parfois à pas grand chose. Se dire bonjour ou bon appétit sur une messagerie, se partager des articles intéressants, des vidéos créatives, des idées de films ou même juste un mème de Yugnat pour se détendre.

En cette période de confinement, il ne faut pas hésiter aussi à organiser des apéros virtuels et des mini-challenges quotidiens… Si le télétravail octroie une autonomie supplémentaire aux salariés, cela ne veut pas dire non plus que celle-ci est en roue libre. Chaque projet a besoin de réunion hebdomadaires et de point clients ?. Lors de vos échanges, n’oubliez pas d’utiliser le téléphone quand les impératifs sont urgents, car les conversations sur messagerie ou par mail ont parfois leurs limites. Le langage paraverbal tend à disparaître en télétravail, il faut redoubler d’effort, et d’humour, pour que votre ironie soit toujours appréciée à sa juste valeur.

04.— Penser à toi, tu te forceras

Le télétravail redistribue les cartes d’une hiérarchie d’entreprise. Savoir bien manager à distance sans se transformer en œil de Moscou est un art délicat. Dans les deux sens, il faut faire preuve d’honnêteté. Si un imprévu a lieu, dîtes-le. Si une envie de pause ou de démarrer une lessive vous prend, dîtes-le également. Vous n’êtes pas dans une télé-réalité, vos faits et gestes n’ont ni à être épiés, ni à être régulés. Et surtout accordez-vous des vraies pauses, ne mangez pas devant votre ordinateur… C’est essentiel pour votre bien-être et votre productivité.

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